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Une centaine des autorités politico-administratives capacités sur le processus de FC

Le Centre d’Appui à la Gestion Durable des forêts Tropicales, CAGDFT en sigle a organisé durant le mois de septembre, une formation en faveur des chefs de secteurs, chefs de poste et superviseurs de l’environnement, chefs de groupement, les agents de la coordination provinciale de l’environnement et autres autorités politico-administratives sur le processus de Foresterie Communautaire dans les provinces d’implémentation du projet PASDFF, à savoir : Kwango, Kongo-Central, Sud-Ubangi, Mai-Ndombe et Kwilu.


Cette importante formation était axée sur les textes juridiques de base, la procédure et les étapes de la demande et de l’octroi d’une concession forestière des communautés locales (CFCL), les responsabilités et rôle des autorités politico-administratives dans ce processus ainsi que les outils de mise en œuvre de la FC, la gestion des conflits, la question du genre et peuples autochtones.



« Nous sommes conscient des difficultés réelles d’accès à la terre et des problèmes liés à la mauvaise exploitation de nos forêts. Cela suscite autant des conflits dans notre province. Nous espérons que l’avènement et la mise en œuvre proprement dite de ce processus de foresterie communautaire constituera un appui majeur dans la protection des droits fonciers et forestiers de nos populations et de notre biodiversité » a fait savoir le vice-gouverneur de la province du Kongo-Central Justin LUEMBA, lors du lancement de l’atelier de sensibilisation et de renforcement des capacités des APA de la province du Kongo-Central.


Avec l’objectif de renforcer les capacités des autorités politico administratives afin qu’elles arrivent à bien jouer leurs rôles et assumer pleinement avec efficacité les responsabilités leurs dévolues par les textes pour aider les communautés à sécuriser leurs tenures traditionnelles, cette formation s’inscrit dans la mise en œuvre du projet d’Appui à la Sécurisation des Droits Fonciers et Forestiers des communautés locales et peuples autochtones en RDC, (PASDFF-RDC) lancé officiellement depuis le 3 septembre 2020 à Kinshasa.


Pour sa part, le chef de groupement Mbelo (province de Mai-ndombé), connu sous le nom du grand chef voit en ce processus une opportunité pour les communautés de bénéficier de leurs forêts après une dépossession historique sans retour connue lors du régime instauré par la loi dite Bakajika. Il a par la suite sensibilisé les acteurs directs dans ce processus de garder un esprit optimiste pour la réussite de la foresterie communautaire dans leur contrée.



« Nous avons tant souffert, la population n’était pas reconnue. Mais aujourd’hui avec ce projet de sécurisation des droits fonciers et forestiers des communautés locales nous pouvons faire de ce groupement un poumon économique pour la province et vivre le développement que nous avons attendu il y a 200 ans » a-t-il souhaité.


Dans certains coins de la zone du projet PASDFF, cette rencontre a permis de sensibiliser et rappeler ces autorités le respect des procédures dans ce processus qui se veut règlementaire et juridique.


Les enjeux sur la sécurisation des espaces


Rappelons que, la foresterie communautaire est un processus national essentiellement décentralisé. Elle vise la sécurisation des espaces coutumiers des communautés locales et peuples autochtones, ainsi que le développement local et la réduction de la pauvreté en milieu rural. Ce processus tire sa genèse dans le code forestier en son article 22 qui stipule je cite : « Une communauté locale peut, à sa demande, obtenir à titre de concession forestière une partie ou la totalité des forêts protégées parmi les forêts régulièrement possédées en vertu de la coutume » LOI N°011/2002 DU 29 AOUT 2002 PORTANT CODE FORESTIER.

« Le code forestier nous permet à ce jour d’avoir une liberté sur nos forêts. La société CFBC qui s’est installé chez nous est venu faire le pillage de nos ressources ici dans le groupement BAKAMABO. La population a tant souffert à cause de l’ignorance. Nous sommes contents qu’aujourd’hui nous pouvons avoir des droits reconnus par l’Etat sur nos forêts à travers ce projet et nous en remercions infiniment les accompagnateurs CAGDFT et CECU ainsi que Tenure Facility pour l’appui financier » a précisé Séraphin MAWATOLE, leader communautaire du village Botuko à Libenge.


Par ailleurs, dans le Mai-Ndombe, plusieurs enjeux de taille menacent les droits d’accès aux ressources et à la terre des communautés locales. L’exploitation du bois d’œuvre, la conservation totale de la biodiversité, les sociétés agropastorales et d’autres initiatives ont restreint la liberté des communautés à accéder à leurs forêts.

« Nous sommes heureux et nous accueillons favorablement ce projet, par ce que la population est sabotée. Nous estimons que votre accompagnement serait régulier pour que nous arrivions à avoir ce titre pour la sécurisation de nos espaces » a souligné le chef de terre de la communauté de Mangoli.


Les limites dans la phase expérimentale du processus


Depuis près de 3 ans, la phase expérimentale du processus de foresterie communautaire a révélé ses points forts et ses faiblesses dans la mise en œuvre de ce processus sur le terrain, notamment le rapport de l’évaluation générale des besoins et capacités de l’administration (APA) en charge de la foresterie communautaire en RDC établi par les consultants InCap (2018) a fait le constat de l’inadéquation entre les responsabilités de l’administration et ses capacités réelles à les remplir (savoir-faire, ressources) mais aussi l’insuffisance des capacités nécessaires à l’accomplissement des taches dévolues aux APA à tous les niveaux, qui justifie leur manque d’implication effective dans l’exercice de leur fonction pour la mise en œuvre harmonieuse de ce processus.


En outre, le manque d’information, de sensibilisation et de formation dans le chef des acteurs directs liés à ce processus tel que le chef de secteur, chef de poste, superviseur de l’environnement et le coordonnateur de l’environnement biaise le processus génère beaucoup des indifférents au sein de la communauté locale et des peuples autochtones.

« Il est hyper important que l’accompagnement des communautés locales et peuples autochtones pygmées dans la foresterie communautaire soit précédé d’une série des sessions de capacitation des acteurs étatiques ayant un rôle clé à jouer afin de rendre le processus pluie fluide et renforcer les capacités de ces acteurs qui peuvent constituer une barrière pour un processus réussi. Nous avons par exemple compris après monitoring et évaluation que si les acteurs étatiques n’ont pas d’information et formation suffisante, il en résulte beaucoup d’erreurs, le non-respect de la procédure et empiétement des responsabilités, etc. » a précisé le chef de projet national du PASDFF, professeur Carmel KIFUKIETO.


Soulignons que cet accompagnement des autorités politico-administratives s’est fait avec l’appui technique du Centre d’Appui à la Gestion Durable des Forêts Tropicales, CAGDFT avec ses partenaires du consortium CRI, CECU, CADEM et CEPECO, avec le financement de Tenure Facility.


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